Correspondance Léon-Paul Fargue (1876-1947) et Marie Monnier (1894-1976) : été 1925
24/07/2018
L'auteur du Piéton de Paris ne mérite-t-il pas que l'on s'attarde un tant soit peu sur sa correspondance estivale, j'entends l'inédite bien sûr ? Aujourd'hui, nous nous intéresserons à ce qu'écrivit Léon-Paul Fargue à Marie Monnier, une amie qu'il appelle "Mon bétourdin", tandis que lui signe "Ton Wacherin de Saint-Paul de Léon". Sœur d'Adrienne Monnier, elle illustrera Les Ludions, de Fargue. Poète de "l'atmosphère", ce en quoi Breton le jugeait surréaliste, sa lettre que je vous donne à lire aujourd'hui, je l'ai glanée au petit bonheur des chaudes journées de l'été 1925, voici :
Sur l'aquarium exposé aux Arts Décoratifs
"Il n'y a pas beaucoup d'espèces, mais toutes choisies parmi les plus belles et les plus extraordinaires. Silures, poissons-chats au mufle étonnamment large et béat tout hérissé de bibis chatouilleurs, d'autres poissons semblables à de grands couperets oxydés, nageant avec des faux bleues, poissons-hirondelles tout en platine et en argent niellé, et d'autres qui sont exactement des oiseaux-mouches, gouttes de feu des mers de la Chine et de l'Amérique du Sud. Avec ça des buissons entiers du cheval épineux qui monte aux arbres, divaguant dans leur sabbat de cristal. Je me suis bien amusé."
Léon-Paul Fargue
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