Poèmes à Gaëlle V
11/08/2014
V
Fines forêts de verre où tremblent vifs
l'hypothèse reine d'un déjà-là
et les yeux des feuillages grands ouverts
dans la fraîcheur relative du matin
il reste en suspension dans l'air
l'âcre senteur d'un feu d'herbes
des signes persistants
de l'universel glissement du temps
tandis que des paillettes de lumière
strient la table de bois roux
invitent le feu que l'on voit
briller à travers le lustre
tout demeure sauf dans l'inter-monde
moi allant et venant
parmi les creux les ressauts
et les transparentes profondeurs
toi de mires et miroirs
au fil des heures recomposées
presque phosphorescentes
ainsi que certains ciels
Sur la la terre nue se devine
l'amorce d'un sentier oublié
quand l'astre à présent
tient fièrement sous son erre
le pays tout entier
et qu'en un grand geste ralenti
il embrasse un bras puis l'autre
l'attache d'une épaule
les lignes du corps
et les minces veines des tempes
celles des poignets jusqu'au lierre
grimpant sur le tronc du frêne
à sang de perle
sagittaire
Daniel Martinez (11/8/14)
Les Poèmes à Gaëlle forment une suite qui débute avec la note blog du 17/6, puis celles du 22/6, 25/6, 29/7, 30/7..., dans la catégorie "Eden"
Les commentaires sont fermés.