Le poète catalan Joseph Vicens Foix (1893-1987)
11/11/2016
Né en 1893 à Sarrià, dans la banlieue de Barcelone, Joseph Vicens Foix, après des études de Droit, publie des articles, en 1917, dans la revue La Revista et des traductions en catalan des futuristes italiens dans Troços. Dès l'année suivante, il traduit Tzara, Soupault, Breton et Eluard. Rédacteur littéraire, de 1922 à 1936, de La Publicitat, il entreprend alors l'écriture de Diari 1918, un ensemble de 365 proses brèves, dont il extrait ses premiers livres : Gertrudis (1927) et KRTU (1932). Son premier recueil de vers, Sol, i de dol, imprimé en 1936, ne sera diffusé qu'en 1947, la censure franquiste interdisant alors les publications catalanes.
J. V. Foix, qui se veut le témoin de ce qu'il conte, consacre plus de temps à la gestion de la pâtisserie familiale de Sarrià qu'à la promotion de ses œuvres et, jusqu'à la parution des Obres poétiques, en 1964, le tirage de ses livres ne dépasse pas 300 exemplaires. Pourtant, des recueils tels que Irreels omegues (1948), On he deixat les claus (1953) ou Darrer communicat (1962) l'ont déjà fait reconnaître comme l'un des poètes catalans les plus importants de notre temps.
Ami de Joan Miró, Salvador Dalí et Paul Eluard, Joseph Vicens Foix voulait que chaque poème fût un cri de liberté posé à même les murs des villes. "Le poète, magicien, spéculateur du mot, pèlerin de l'invisible, insatisfait, aventurier ou chercheur, à la limite du sommeil, n'espère rien pour lui. Pas même la rédemption", écrivait-il à son amie Clara Sobiros.
Les lecteurs français auront dû attendre l'automne 1986 pour que paraisse, sous le titre Poésie Prose, une traduction de ses œuvres aux éditions Le temps qu'il fait. Mais il n'est jamais trop tard pour apprécier un poète qui manifestait dans ses textes son peu de goût pour "les grands, les satisfaits, les assis, ceux qui sont conformes et les veuves chastes et résignées".
Joseph Vicens est mort le jeudi 29 janvier 1987 à Barcelone. Il devait présider, le 12 février 1988 à Barcelone, une importante réunion d'intellectuels et d'artistes catalans pour l'indépendance de la Catalogne. Cette exigence d'une Catalogne indépendante, qu'il manifesta dès sa jeunesse, ne l'aura jamais quitté, même s'il dut se montrer prudent sous le franquisme.
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