Max Jacob plasticien, opus 2
09/06/2016
Cavalier, cavalières (14 x 19 cm)
Sur ce dessin au fusain, avec rehauts d'encre à la plume, que Max Jacob réalisa en 1941, inédite, on peut voir un cortège médiéval en grand équipage, comprenant un cavalier et deux cavalières montées en amazone avec de longues traînes.
L'oeuvre littéraire de l'auteur du Laboratoire central est traversée par des chevaux, toujours investis d'un sens métaphorique :
"Délivrez-moi de ce qui me prend de force. Quelquefois des images de blason me prennent comme une armée assiège la ville. Celles que j'aime sont celles que j'ai perdues. Ce matin, c'était une histoire épique à trois compartiments où tout était sombre et subtil. Le désir que j'eus de l'embrasser entière la fit s'envoler : un cheval galopait dans ce conte long et noir, avec des gestes héraldiques. Cheval épouvantable ! me voici balafré." (Les Oeuvres burlesques et mystiques de Frère Mathorel, 1912).
Ce dessin a été envoyé à son "ami Mourlet" (dédicace en bas, à droite). Jacques Mourlet était négociant en vins à Quimper, ville natale du poète. Résistant actif durant la guerre, il fut arrêté par la Gestapo mais heureusement libéré.
Au verso du dessin, on peut lire un manuscrit autographe de Max Jacob, anagramme poétique sur le nom de Ribadeau-Dumas, qui avait consacré un chapitre au poète dans son ouvrage sur le panorama littéraire français, Carrefour de visages (Paris, La Nouvelle société d'édition, 1929).
"ri ba do du mas
ri ma
ba dodu
damu
ri do ma do du domu
ri mi
ri da
ri di do da do ma
ri bi ba da ma do ba do bi domu
ri ma du do ba
ba ri ma du do
do ba ri du mo
du ri ba do ma ri
ma du do ba ri bi ba do du ma"
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