Rimbaud, au juste...
01/11/2014
Ah ! nous voici à présent confrontés à un redécouvreur de l'oeuvre d'Arthur Rimbaud, un de plus, qui me fait penser à la manière dont se qualifiait le poète, là par autodérision : le fameux "touriste naïf" de "Soir historique", in les Illuminations, j'en relis avec vous les premières lignes :
"En quelque soir, par exemple, que se trouve le touriste naïf, retiré de nos horreurs économiques, la main d'un maître anime le clavecin des près ; on joue aux cartes au fond de l'étang, miroir évocateur des reines et des mignones..."
Ce jeu de cartes au fond de l'étang renvoie sans conteste à un poème d'Une saison en enfer, soit : "Délires II. Alchimie du verbe", précisément à ce passage : "Je m'habituai à l'hallucination simple : je voyais très franchement... un salon au fond d'un lac...". Germain Nouveau serait-il donc aussi l'auteur d'Une saison en enfer ?, et Arthur R. une fois encore son copiste de fortune ! Soyons sérieux.
Le fils du Soleil n'a nul besoin, après avoir été déterré par sa propre famille, qu'un auteur lambda, Eddie Breuil, dans son livre Du nouveau chez Rimbaud, paru tout dernièrement aux éditions Honoré Champion, décide de lui retirer la paternité d'une partie de son oeuvre, précisément ce qui fut son chef-d'oeuvre : les Illuminations. Quand il suffirait de relire les poèmes en prose de Nouveau, réunis par P.O. Walzer dans La Pléiade pour se convaincre, s'il en était besoin, qu'ils ne sont pas de la même main.
Laissons donc chercher (et subventionnons) les chercheurs mais de grâce : la paix aux poètes ! Par avance, merci. DM
Les commentaires sont fermés.