Au fil de l'eau : Jean-Claude Pirotte
24/10/2017
Ce dessin, inédit, quelques touches automnales sur Canson ivoire
Tout subsiste, tout demeure. Le bois d'aubier que revêt l'écorce, l'essaim blanc de l'attente entre les mains du mystère le plus pur. D'est en ouest, les oracles dans le grand miroir, vers cet inconnu qui attend, qui nous est cher : la couleur passée à l'envers des feuilles, roulée dans les eaux de la parole, toujours là, dans le matin qui tremble je t'entends et j'appose le nom des choses. Avec dans les mains un carnet resté ouvert, les embruns en sont l'encre, ont enlacé la langue des vagues, ont traversé le corps de la nuit, les pieux rongés de sel et le rouleau des légendes vivantes. Tout subsiste, tout demeure. Une table d'eau verte enluminée, un oiseau sylvestre magnétisant la lune, l'écume saigne sur le visage du jour et sur la vitre de la pièce nue. C'est un refrain entêtant, un bourdonnement sans origine, des mots étouffés qui jaillissent des fissures des rochers. Tout subsiste, tout demeure... DM
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