"Les désarçonnés" de Pascal Quignard
08/02/2015
Prenantes, ces lignes de Pascal Quignard, dans son livre Les désarçonnés, paru aux éditions Grasset en août 2012, en page 158 :
Chapitre 52 :
Une espèce domestiquée retournant à l'état sauvage est dite férale.
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Que voulez-vous dire par penchants moraux de l'espèce humaine ? L'extermination de la faune ? L'invention de l'esclavage ? La crucifixion ? L'invention du travail ? La guerre ? Les camps polonais ? Les camps de Sibérie ? Les fosses du Rwanda ? Les étagères métalliques du Cambodge ?
Pascal Quignard
Tout est dit là. On comprend mieux pourquoi le Prix Nobel de littérature ne risque pas de lui être attribué ! Un parler trop direct. Quel est le point d'origine de la conscience de soi ? Tout ce que l'humanité sécrète de "religions séculières", dans leurs prétentions à saisir et à réaliser à tel ou tel autre moment de l'Histoire le tout de l'Histoire et de la réalité humaine révèlent rétrospectivement une indignité fondamentale. J'allais dire : "constitutive". Cependant, il faut aller. Contre l'Histoire, la question ne se pose même pas. Avec ce qui nous entraîne donc, mais avec toutes les réserves possibles Sans nulle lamentation nostalgique. Mais une audace dépourvue d'orgueil... DM
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