Des oeuvres inédites de Pascal Ulrich
10/03/2015
Pour la sortie du "Journal en noir" dont je vous ai parlé, j'ai plaisir à vous donner à voir des oeuvres du talentueux plasticien que fut Pascal Ulrich, nullement préoccupé par la (res)semblance, le vrai si vous préférez, mais, un peu à la manière d'un Artaud ou d'un Michaux, par l'écho que suscite le portrait dans l'oeil interne, par ce "tremblement en transparence" pour reprendre les termes d'un Giorgio Caproni.
Oeuvre de jeunesse (31 x 24 cm), on peut la rattacher à l'Art brut. Fauves, les couleurs laissent filtrer certaine transparence du fond, comme si l'enveloppe charnelle ne faisait que se dessiner sur l'espace environnant, lui conférant par là-même une certaine évanescence. La tête décentrée, pour marquer possiblement l'écart (avec le monde et ses puissances mortifères). Il y a de la sphinge aussi sous ce visage peint, un auto-portrait ?, certes pas...
Car le Sphinx est celui qui pose les questions : et le passage ouvert dans la partie gauche du tableau n'est possible que si la réponse du voyageur est correcte, sinon la dévoration suit. C'est ce péril que Pascal porte ici en scène, sans souci de l'allure ni du beau académique ; on sait que la société a fini par le dévorer, jusqu'aux entrailles. L'espace est restreint, l'homme est face à lui-même, dans sa solitude foncière face à l'Epreuve. La grande épreuve de la vie. DM
Du signe sur la pierre
à la main de rosée
là où glissent les vents
et les graines ailées
clés pour le silence
tout contre qui
porte le vide
à toi de nommer l'abeille
et les confins de l'être
DM
Les commentaires sont fermés.