Poèmes à Gaëlle XIV
12/04/2015
XIV
Dans le village où tombe la nuit on voit
d'un côté de la rue se dessiner les ruines de la maison
qu'occupait une vieille russe grabataire
de l'autre croître les forsythias en grappes
une lumière soeur offrant à la fleur de ta bouche
l'étoile duveteuse calligraphiée sur le sable de la Voie lactée
Et progressant j'entends ma toute chère
derrière le rideau blanc du temple
s'éveiller de frémissantes oiselles
tout ensongées d'amoureux lendemains
d'un ciel à l'autre alors vêtues par l'ange du soir
qui rappelle à lui le désordre du monde
Belle pareille à cette pointe de mauve touchant
de son regard les mots que tu laisses informulés
dans le silence des arbres les dés lancés
reconnaissent ton ombre confondue à la mienne
comme pour dire où que tu sois rêvant
le miroir de la mémoire traversé d'un futur
qui est fouillis empanaché des silhouettes fugaces
passant au pied de la demeure
nous saluant de longue date
quand vont et viennent à nos mains s'effilocher les images
reconnues de concert à mesure qu'elles se perdent
et revivent dans l'éternelle vibration des sphères.
Daniel Martinez
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