Jean-Paul Bota sera présent in Diérèse 65
20/05/2015
Soutine
(…)
D’autres fois, elle baguenaude dans le parc, d’arbre en arbre sur les chemins terreux/caillouteux, cela qui lui rappelle Richard Long, ses cercles de cailloux, Small White Pebble Circles, c’était à la Tate Modern, à Berardo aussi à Belém… Le parc, les jours de pluie, cela qu’elle aime et l’acier de l’orage – qu’elle observe, férocement depuis toujours, sortir de sa lézarde, enflée de rouge, large pas plus que sur la carte le fleuve, son grondement englouti, qui s’entrouvre telle la juteuse grenade… elle affectionne la pluie oui et l’orage, l’automne, le mauvais temps et le parc désert, le vide du parc à la nuit (elle, seule, que le parc entoure, toujours à racler dans la grisaille de la mélancolie), à voisiner avec les buissons façonnés où s’abrite parfois, arpenteur d’ombre, le piaillement des oiseaux. Buissons et piaillements. Mêlés au remuement des graviers sous ses pas. C’est sur un banc parfois, dos aux feuillages infusés d’ombre – à s’attendre ? Ombre et piaillements (dans l’air du soir). Elle s’embéguine. Pense à Soutine, sa passion des arbres ou plutôt chez lui l’arbre protecteur. En Lituanie, sienne l’enfance dans une région de forêt où l’arbre était au cœur des rites traditionnels. Arbre, emblème même du système cosmique, symbole de la vie renouvelée.
Jean-Paul Bota
Daniel Martinez, Parmi les ombres revenantes, 21 x 29,7
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