Notes et contre-notes, III
01/06/2015
La conséquence – Cette ombre infinie de ton crépuscule, étique, et que tu crains, est celle du bâton que tu as levé en ton aube, et oublié.
Entrer – Regarde et pénètre, ou meurs dehors.
Sur le volet – Je me suis parfois menti plus authentiquement que je ne trie le grain de l’ivraie.
Chez-soi – On crée notre souffrance parce qu’elle est notre domaine.
Immortels – Les mots ne sont immortels que par ce fait qu’ils sont un rêve de la conscience.
L’épée dans l’eau – L’orgueil n’est un rempart qu’aux foudres qu’il attire.
Complément de vide – Mon désespoir sitôt aperçu dans la conscience lâche de sa demi-mesure s’accroit de ce qu’il manque à sa perfection. Le désespoir n’est plein que par l’ajout de sa détection à cet “extrait complet” de lui-même.
Le travail – La chance prend à ce qui vient, s’est retirée de ce qui reste.
Une langue barbare – Tu juges que la poésie passe bien après “sauver le monde”. Mais je déclare encore que c’est une seule et même chose. La poésie – en témoigne ma chair survivante, qui est tout ce que je suis et sais de l’âme – gracie l’homme. Et sans elle, je puis te l’assurer, n’aurait eu lieu cette occasion de reproche, où parce qu’elle existe, j’existe et la surclasse ? Pourtant je sais que tu le sais, qu’une main tendue modèle plus durablement qu’un poing tombé.
Stéphane Bernard
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