"La plus belle route du monde", Bernard Faucon & Antonin Potoski, P.O.L, 2000
04/12/2018
Deuxième vague
La plus belle route du monde commence après un virage et une grande descente des collines vers l'océan : dix kilomètres de route qui longent la côte à égale distance entre le rivage et le haut des collines. On roule jusqu'au bout, où la route s'éloigne à nouveau de la côte, et on revient, en regardant défiler les petits champs mélangés aux dunes qui précèdent la mer, puis on s'arrête à proximité d'une butte de terre où nous faisons un pique-nique de mandarines, d'avocats au citron, de concombres, de Vache qui rit et de Danone à la vanille.
On regarde surtout vers le bas, vers l'océan, mais la colline à laquelle nous tournons le dos est essentielle, on la ressent comme le contrepoids du paysage auquel nous faisons face. Souvent les routes traversent le paysage en le découpant. Ici, la route tient le paysage, elle est posée sur la ligne merveilleuse où les forces s'équilibrent. Le regard est guidé en pente douce par les lignes de pierres qui bordent les champs tout en longueur, alternant avec les dunes et les bosquets d'arbustes, sur un kilomètre, jusqu'à l'eau bleue.
Antonin Potoski
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