Andrea Zanzotto traduit par Jean Rousselot
16/09/2019
Fleuve dans le matin
Fleuve dans le matin
Eau inféconde, ténébreuse et lourde,
Ne m'enlève pas la vue des choses
Ni les choses que je crains
Et pour lesquelles je vis.
Eau sans consistance, eau incomplète
Qui sent les larmes et les morts,
Qui sent la mémoire, et déjà je t'ignore,
Eau, luciole inquiète à mes pieds,
Tu t'évades de mes doigts unis,
Tu t'arraches aux fleurs trop aimées,
Tu fuis et tu voles
Au-delà du Montello et du cher village placide,
Parce que je désespère du printemps.
Andrea Zanzotto traduit par
Jean Rousselot
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