Une exposition à voir, au Musée Mendjisky-Ecoles de Paris : "Manessier, du crépuscule au matin"
29/07/2015
Alfred Manessier (1911-1993) était un poète abstrait ; il se dévoile actuellement (jusqu'au 15 octobre) au Musée Mendjisky-Ecoles de Paris (15 square Vergennes ; accès par le 279 rue de Vaugirard). Ce n'est pas un hasard si le bel édifice du XVe arrondissement accueille aujourd'hui ses oeuvres. Alfred Manessier aura toujours affectionné le quartier sud de cette capitale qu'il aimait tant.
Membre éminent de la nouvelle école de Paris, l'artiste aura donné ses lettres de noblesse à l'art contemporain d'après-guerre, à l'instar de Serge Poliakoff, Nicolas de Staël ou Jean Bazaine. Son talent s'est d'abord aiguisé en côtoyant les milieux cubistes et surréalistes dans les années 1930. Révélé au grand public à la Libération, Alfred Manessier a alors pratiqué un art abstrait nourri de références à la nature ou aux saisons.
L'artiste aimait décliner des paysages aussi divers que la Hollande ou le Pays basque, débarrassés des lignes figuratives pour ne stimuler que l'émotion et l'imaginaire. Engagé et humaniste, il aura également usé de ses pinceaux pour défendre plusieurs causes, comme les droits civiques des Noirs américains ou la paix au Vietnam.
Le musée sublime aujourd'hui cet art qui favorisait "la prédominance du sentiment sur l'imagerie", selon les mots du commissaire de l'expo Philippe Le Burgue. Peintures, vitraux, sculptures, une cinquantaine d'oeuvres sont offertes aux regards des visiteurs. Le parcours chronologique vise à mettre en relief l'importance donnée à la lumière dans ses réalisations.
La beauté d'une aube ou d'un crépuscule imprègne souvent ses toiles, à l'instar de sa remarquable Pêche au couchant. Cet art de la lueur s'inscrit également dans sa dernière oeuvre, Petit port au matin clair, réalisée en 1992. L'année suivante, la France perdait l'un de ses ambassadeurs de l'abstraction.
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