Lettres à Gaëlle XXII
02/09/2015
XXII
Le paysage lavé de ses ombres
où respire l'espace arches et coupoles
passent ainsi dans la blancheur initiale
ce jour-là nous a choisis
comme tendre glaise envoûtée
par les bruits légers qui se donnent
roues feutrées la clématite a suspendu
ses clochettes dans la poussière
qui aimerait fleurir
Au centre de ta voix l'été paraît
le primat d'un absolu de l'instant
tout chargé d'une attente
qui semble avoir été créée à notre soif
dans un émail de couleurs chaudes et froides
conjuguées aux énigmes à la sueur éternelle
cela se sait cela se tait
dans la transparence des cils
Chardon mauve près du bassin
il te fait signe et la moindre pierre
dans le second ciel s'extrait de la moelle terrestre
cette nuit tu rêvais et je t'entendais rire
au-delà de nous-mêmes
dans la braise verte où courait
cette contrée du manque
greffée dans l'ouverture de nos yeux
c'est bien toi qui pousses la porte et t'avances
S'il suffisait d'un sourire
pour éclipser l'obscur sinon ce qui suppure
des moellons parcourus de laurier-rose
pour qu'affleure sur les parois
un ancien revêtement oublié depuis lors
des images imprécises dansent à l'étage
entre les baies grandes ouvertes
l'abeille virevolte prise en ce jeu de miroir
où s'échine la lumière immense.
Daniel Martinez
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