Le Guépard saharien
19/03/2019
Dans l'étincellement du silence
et le dénuement des nuages
il guette entre les dunes
au cœur du Grand Sablier
non la clé du ciel
mais ce que la dernière nuit
aura laissé d'apparent
en convoyant
les froidures de la lune
et les herpes du temps qui passe
dont Guépard il perçoit
les lignes pétrifiées
sur le verre peint d'un massif
plus roux que son pelage
où frétille la courte crinière
qui lui couvre la nuque, l'épaule
une robe rêche tachée de gris.
Fixant sa proie, sans crier gare
l'arc déployé d'un corps svelte
frappera d'un coup
la gazelle Dorcas
multipliant par sept
les dernières entailles
que le soleil fait
dans le paysage
la dense matière de l'air
et les rubans d'ombre
qu'il a traversés.
Une vie si brève, arrachée là
comme écume passagère
au regard des échos lointains
qui lui barrent le front
lorsqu'il se redresse et voit
les ombres bleues du royaume
dévier jusques aux piqûres rouge sang
sur les grains de sable
portés par les entrailles de la terre
Daniel Martinez
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