Daniel Abel, interviewé par Bruno Sourdin, sera présent in Diérèse 70
14/02/2017
En 1962, nous avons campé quinze jours au bord du Lot. Ce séjour fut enchanteur, en compagnie d’André et Elisa Breton, de Jean Benoît et Mimi Parent, de Marianne et Radovan Ivsic.
Le matin, vers 10 h, nous gravissions le sentier à flanc de falaise. L’après-midi, nous descendions à la rivière pour les agates. On les chargeait dans le coffre de notre 2CV. Au café, on les disposait sur la table de fer, pour comparer les dessins, les veines intérieures, la texture ou les couleurs… Avec les agates, Jean Benoît composa une allée occulte dans la cour du jardin. Pour redonner leur éclat aux pierres, on les arrosait. Elles retrouvaient leur magie de signes.
André Breton lui-même avait tenu à patiner soigneusement une agate blanche, rare, qu’il admirait et que j’avais trouvée… Il me l’a restituée. Magnifiée. Je la possède chez moi, en évidence. André Breton entraînait dans son sillage, magnétisait.
As-tu participé, à Saint-Cirq, à des jeux surréalistes ?
C’est à Saint-Cirq que fut expérimenté le jeu de l’Un dans l’autre, mais je n’y ai pas directement participé. C’est un jeu basé sur le principe d’analogie. Breton s’en explique dans la préface à Signe ascendant. Et encore une fois, avec le mot « rayonner », nous sommes au cœur de sa pensée...
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Daniel Abel
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