"Stations avant l'oubli" de Dominique Labarrière. éd. Mai hors saison, mars 1996
08/09/2017
S'il est un auteur qui mérite le détour, c'est bien Dominique Labarrière, mort prématurément dans un petit hôtel du XIe parisien. Ce poète vivait pour (et par) sa poésie. Une écriture qui échappe à toutes les catégorisations actuelles, sauf qu'elle vole haut et ne se complaît pas dans les fioritures formalistes autocentrées. Ecoutons-le encore... DM
Stations avant l'oubli, V
le chemin derrière la fenêtre
où la main saisit
puis lâche une pierre
l’œil fermé
le parcourt
montagne vide et mer
lointaine et
steppe battue par le vent
terre rouge et
vol de l'oiseau vers la forêt
qui
pour garder
ce silence
l’œil oublie
la chambre close
fleurs et lampes et
bouteille aussi
s'oublient
jours que rien
ne protège
la main lâche la pierre
la main lâche la main
deux enfants boivent
l'eau d'une fontaine
Dominique Labarrière
poème dédié à Zéno Bianu
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