René Char et les "meurtriers de plume"
01/04/2018
Comme Christian Bobin, comme Jean-Claude Pirotte et tant d'autres, René Char n'avait pas en grande estime ceux qui se servent de l'écriture à leur seul avantage, pour composer des réseaux et s'en satisfaire ainsi que l'araignée tisse sa toile ; puis, dans le cercle tracé, pour fermer le texte dans sa matière de langue. Tous nos codes (car l'histoire de l'humanité y a puisé à loisir) se nourrissent de cette impression de vie, qui n'en a que les contours...
Le corps social, lui, réagence à sa manière, avec les miettes du grand festin, tout ce qui échappe à la stricte logique des institutions. Cet hors-cadre est celui des poètes, des artistes, des créateurs en général qui peuvent être reconnus quand ils ne se montrent pas trop remuants. Lisez plutôt :
Jeunes hommes, préférez la rosée des femmes, leur cruauté lunatique, à laquelle votre violence et votre amour pourront riposter, à l'encre inanimée des meurtriers de plume. Tenez-vous plutôt, rapides poissons musclés, dans la cascade. René Char
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