Leslie Scalapino (1944-2010) traduite par Dominique Fourcade
15/10/2018
Écrivain américaine que l'on rattache communément aux poètes de la langue (language poets) elle se considérait proche de la Beat Generation [rappelons au passage que le prochain Diérèse donnera des traductions inédites de Gregory Corso, in Gasoline, avec une préface inédite aussi en français d'Allen Ginsberg]. Le meilleur titre de Leslie Scalapino à mon sens : "Way (Poems)" chez Green Integer 1988, rééd. 1992. La voici donc traduite par Dominique Fourcade :
Considère certaines émotions par exemple s'endormir, dis-je
(particulièrement quand on est debout sur ses deux pieds)
comme semblables
à la crainte, ou la colère, ou l'évanouissement. Je le ressens
ainsi. Le sommeil
en moi est induit par du sang entré de force dans les veines de
mon cerveau. Je ne peux me fixer. Ma langue est engourdie
et si grande elle en est longue comme la langue d'un veau ou
une langue de chèvre ou de mouton. De plus, je bêle.
Oui. En privé, au lit, la nuit, la tête
tournée de côté sur l'oreiller. Pas étonnant que je dise que
j'aime dormir.
Leslie Scalapino
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