I - Johnny Friedlaender, une vie hors du commun : de 1912 à 1944
26/11/2018
Gotthard Joachim Friedlaender (dit Johnny Friedlaender) naît le 21 juin 1912 à Pless, en Haute-Silésie. De 1922 à 1928, il effectue des études au Gymnasium de Breslau ; puis entre à l'Académie des Beaux-Arts de Breslau. Friedlaender suit le cours d'Otto Mueller - un des maîtres du groupe Die Brücke - dans sa Meister Klasse de peinture, ainsi que l'enseignement de Carlo Mense. Il fait alors quelques essais de gravures et de lithographies. En 1929 il voyage à Paris où il séjourne trois semaines.
En 1930, Johnny F. s'installe à Dresde où il demeure jusqu'en 1935. Il participe notamment à des expositions de gravure et de peinture à la galerie J. Sandel (1931) et au Künstlerhaus. Un séjour à Berlin en 1932. En 1933, après la prise de pouvoir par Hitler, arrestation en janvier 1933 et internement dans un camp. Amnistié en décembre 1933, il doit cependant se présenter tous les jours à la police jusqu'à la fin 1935. En 1936, il s'enfuit et émigre vers la Tchécoslovaquie. S'installe à Morawska Ostrawa. Première exposition personnelle de gravures. Il quitte la même année la Tchécoslovaquie et contourne l'Allemagne par l'Autriche, la Suisse, la France et la Belgique, arrive enfin à La Haye. Exposition personnelle de gravures et d'aquarelles à la Maison de la Paix.
En 1937, Johnny F. quitte la Hollande avec sa compagne, l'actrice Helfrida Wenzel dite Fid, originaire de Dresde. Reconnu comme réfugié politique, s'établit à Paris. Vit impasse du Rouet où son atelier se trouve au-dessus de celui du peintre Hans Reichel. Collabore à la revue Marianne, participe au groupe Mouvement, rencontre à cette occasion Gaston Diehl. Remarqué par André Lhote dans la NRF. En 1939, il est arrêté en septembre au stade de Colombes (comme réfugié allemand) alors que sa compagne, Fid, est prise lors de la rafle du Vel d'Hiv. Puis transféré dans divers camps d'internement (Meslay du Maine, Vidauban, Les Mées, Les Milles). De 1939 à 1943, Friedlaender est engagé volontaire dans une unité de l'armée anglaise, il se retrouve finalement à Marseille, où les Dominicains le protègent en lui commandant des affiches. Rencontre à Marseille, au café Le Brûleur de loups dans le vieux port, des réfugiés, artistes et intellectuels, parmi lesquels Paul Eluard, Marc Chagall, André Breton et Arthur Adamov.
En 1944, après la Libération, il demeure une année dans les Basses-Alpes où il réalise un cycle de douze gravures, Images du Malheur, pour l'éditeur Sagile. Illustre quatre livres des Frères Tharaud, membres de l'Académie Française.
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