Antoine Emaz (1955-2019)
08/03/2019
Une pensée particulière pour Antoine Emaz, qui nous a quittés dimanche 3 mars. Poète de son état, il a publié in Diérèse, souvenons-nous en. Infatigable critique par ailleurs, et découvreur de talents, comme chacun sait. Chaque fois qu'un poète meurt, c'est un peu le cœur de l'humanité qui se contracte, et met à nu l'impossible conquête par les mots des maux qui affectent le monde : une langue de résistance que la langue poétique, face à l'inépuisable et violente texture du réel, dans laquelle l'homme demeure imbriqué, où le poète tente de trouver, à toute force, une sorte d'équilibre. Devant "l'inconfortable existence que nous avons prise en location et dans laquelle nous essayons de nous aménager".
Cette lettre d'Antonin Potoski in La plus belle route du monde (POL, sept. 2000), en manière d'hommage :
"Je me suis dit qu'après je monterai dans la colline qui n'est pas rassurante et qui pourtant m'appelle. Le soir, elle a une présence en creux. C'est comme si on pouvait la traverser pour aller dans son envers.
Tout est déjà passé, mais tout était là. Un décor en équilibre, comme l'intérieur de plusieurs vies simultanées, comme l'intérieur d'une bulle de savon, comme si l'évolution, les millénaires de labeur et de sophistication n'avaient eu pour fin qu'un instant d'équilibre..." Antonin Potoski
Les commentaires sont fermés.