"Volis agonal", de Marc Guyon, éditions Gallimard, 15 décembre 1972
12/10/2019
Deux extraits de ce livre de poésie dont nous emportent les inflexions, à commencer par le titre, chantant, une nébuleuse de voyelles travaillées de l'intérieur. Ici Marc Guyon se déprend de la chimère du ressemblement, il renverse l'état de veille ordinaire et creuse aux quatre veines l'air dur, l'électricité de l'air où s'affrontent les forces de nos désirs contraires, emportées par l'esprit qui s'y mêle, pour enfin décongestionner les formes. Sous un bouquet d'abeilles vives butinant parmi les sauges : la griffe même du poème. DM
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Le temps est replié, indigent ; la modernité exige le dépouillement, la rigueur. Mais, dans la science nue, ne nous vêtirons-nous que de sécheresse, serions-nous devenus avares? Alors que jouent les rames de fraîcheur, les timbres, près du jeune animal. Fleurs et couleurs le prénomment, sans surcroît, d'adjectifs qui tiennent le fil de l'essor.
Enfant d'une terre
rieuse, égratignée
par la ronce
l'ortie, à tes pieds
pâtir de la fleur vermeille,
à ta larme
de sève boire
le bleu de consolance.
Marc Guyon
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