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Le monde est mis en scène par le mouvement
motorisé et, de l'extérieur, nous sommes
entr'aperçus, à peine reconnus et, dans cet écart
entre le visible et l'invisible, nous sommes
menaçants, le regard aussi froid et dur que
l'enveloppe qui nous contient.
Les vitres, dans lesquelles se brouillent les reflets
des passants, se lèvent et se baissent lentement
mais automatiquement. Elles cachent nos
intentions, les offrent tout à coup au regard dans
un léger gazouillement électrique. Nous sommes
dans le jouet, un jouet sérieux, technologique.
Une musique jaillit d'enceintes invisibles et
semble se mélanger à l'air climatisé : on a
l'impression de respirer le son ou d'être rafraîchi
par l'échantillon sonore d'un glaçon qui tombe
dans un verre.
Vincent Courtois
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