Un entretien de Bruno Sourdin avec Philippe Lemaire, à lire in Diérèse 78
05/02/2020
Bruno Sourdin :
Comme tu viens de l’expliquer, tu as « découvert » l’art du collage avec les Imaginaires de Prévert (son album des « Sentiers de la création » chez Skira). Mais il y a aussi Max Ernst. Je trouve la filiation très pertinente : ses collages sont très oniriques, ils nous font pénétrer dans le monde du merveilleux en détournant les images. Ils ont beaucoup à voir avec la poésie. Comme les tiens. Avec les surréalistes, tu partages ce plaisir de l’imagination et du rêve ?
Philippe Lemaire :
Avec les surréalistes, j'ai partagé d'abord un sentiment de révolte contre l'état du monde et l'idée de lier la lutte contre les forces d'oppression aux aspirations les plus profondes de l'être humain. Pour moi, le surréalisme n'est pas une esthétique. C'est cette vision émancipatrice, qui vise à libérer l'imagination et à permettre à chacun de donner librement une incarnation artistique à son monde intérieur. Mes premiers pas sur « les sentiers de la création », avec la découverte du collage en tant qu'expérience personnelle, s'inscrivent dans cette vision. Sans doute mon passé d'enfant rêveur confronté aux manifestations autoritaires du monde adulte m'a-t-il rendu particulièrement sensible à la question du rêve, que les surréalistes associent à celle de la liberté de l'esprit...
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... avec sept collages inédits de Philippe Lemaire
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