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Le poète Marcel Raval dirigeait la revue littéraire Les Feuilles libres, épaulé par l'écrivain suisse Wieland Mayr comme secrétaire de rédaction. Ce dernier ayant publié le 3 mars 1923 un article dans le journal Le Gaulois contre Robespierre et Marat, Robert Desnos vint le gifler, avec pour témoins André Breton, Max Ernst et Paul Eluard.
Le 19 juillet 1923, Paul Eluard et André Breton écrivent à Marcel Raval (missive inédite contresignée par Robert Desnos):
"Monsieur, à la suite de la visite que nous avons faite, nous vous confirmons que la discussion qui a mis aux prises monsieur Wieland Mayr et notre ami Robert Desnos n'engageait qu'eux. A aucun moment Robert Desnos n'a voulu attaquer Les Feuilles libres qui ont été mises en cause par inadvertance de notre part. Il s'est indigné d'un pareil soupçon, faisant trop profession de franchise pour ne pas appeler ses ennemis par leur nom. Il s'est offert de lui-même à signer la présente lettre pour prouver qu'il n'a envers Les Feuilles libres aucun motif de se livrer à une action violente, réservant celle-ci au règlement de questions qui n'ont rien à voir avec la littérature..."
Marcel Raval poursuivit Paul Eluard de sa vindicte en faisant publier en janvier 1924, sous le nom de Paul Eluard, un article dans Les Feuilles libres, "Le Génie sans miroir", éloge de la folie singeant de manière ludique l'écriture automatique : il diffusa peu après une note révélant la supercherie et les clefs du texte, pour souligner les piètres qualités de son adversaire comme lecteur (de sa revue).
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