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L'arbre d'or
Nous sommes de voyageurs. Venus de loin, si loin. En écoutant l'appel des oiseaux de la nuit, nous avons repéré le nid de l'aube - c'était le but de notre quête. Les cors et les trompettes que nous avons transportés pour jouer à l'arrivée, ils sont tous là, prêts, brillant dans tant de mains au cœur de ce matin rose. Nous désignerons la forêt, nous donnerons des noms aux fruits, aux fleurs, aux mouvements en nous : tel était le désir.
Nous voulions construire notre chambre au bout du chemin.
Mais maintenant où vont aller nos regards ? Vers la chambre ou vers le chemin ? Tu me demandes. Ou bien je te demande. Nous étions trois, non ? il me semble. Et même davantage. Qui étaient-ils, tous ?
Je parle encore de toi et moi, habitude d'un vieil amour. Je fais également surgir le thème des cors et des trompettes. Seulement tu n'es plus un seul être, tout le monde est toi : moi-même. Or du frangipanier, petit soleil, dans quel bain tu nous a trempés !
Où sont passés nos vêtements, ce qui nous distinguait les uns des autres ? Certains aussi avaient des yeux, des nez, des visages, non ? Et toi tu étais là, j'étais là, ma nuit te tenait embrassée, non ?
Frangipanier, arbre d'or, toutes ces questions tu les as rendues absurdes. Toutes les réponses, tu les a exilées.
Un son résonne dans le silence. Celui dont c'est le son est là. Lui seul est là.
Lokenath Battacharya
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