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Peut-être nos mains voient-elles plus clair
dans la pénombre où bougent tant de commencements
de tant d'enfance.
Des lés plus jeunes que l'âge de qui voit
où nous sommes sans fin luisants dans le noir.
Pour une science ardue de nos obscurités :
le silence, la foudre, l'artère.
La force oiseau, calme flocon de braise
fascine les encres du gros temps,
parole de matin dans les gorges de pesanteur
elle tient en laisse la dispersion.
Ne plus poursuivre, laisser tomber les flocons de temps,
laisser neiger nos corps -
Aller par respiration plus que d'élan,
poumons ombreux dans la cage de lumière.
Dans l'arène osseuse l'opulence des reins.
En haut des mouettes croisent leurs cris
quand l'hégire bleue les déracine de mer.
Dans la paume de l'ombre le bivalve du couchant
la nacre de l'âme dans la chair forcée -
l'épave plus claire que l’œuvre.
Ici nous déposâmes nos noms.
La soif éclose aux vases d'embouchures,
poisson vorace dans la pompe des fruits.
L'huître à force de lenteur et d'essoufflements
dessine les nerfs gris de ses songes.
Cousus des rythmes du ressac et d'artères
nos temps putrescibles chantent
magnifiquement !
Heureuse dispersion !
Fatale brisée de l’œil !
Dansent là-bas sur les faîtes de brumes
nos sangs chuchotés.
Nous avons fouillé la vague sous ses ronces
traqué des couchants célèbres et nous fûmes
serpents dans la fontaine de nos gestes.
Lorand Gaspar
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