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S'il est vrai que je ne suis pas médecin ni aide-soignant, au milieu du feuillage remuant des êtres et des choses (ou des êtres que chosifie la cause médicale) je dois avouer avoir bien du mal à retrouver mon chemin ! J'en vois ici ou là conduire masqués vitres fermées, des touristes dans le métro buvant un petit coup en ayant relevé leur protection salivaire sur le nez, des badauds déambuler en pleine rue le masque ne couvrant que la bouche, d'autres le portant en mentonnière, d'autres à l'oreille gauche ou droite selon ; et puis les plus inventifs, aux tissus colorés, avec une truffe ébène à la place du nez, des Mickeys, des Schtroumpfs, des Spiderwomen, des Spidermen new generation, des jungles miniatures, etc, en devanture. Pas encore de masques vénitiens, c'est dommage, vraiment. En les adaptant un peu, ils devraient pouvoir faire l'affaire.
Ce lundi, il me faudra travailler masqué, sans climatisation (morituri te salutant !) ; certes je serai loin d'être le seul concerné par la chose, maigre consolation... Tiens, on reparle du paludisme en Afrique. 8 115 personnes tuées par le Covid-19 sur ce continent contre 380 000 Africains victimes en 2018 du paludisme ; boutade, va-t-on leur interdire la chloroquine ?... Du coup, plus personne ne parle plus du professeur Raoult, lui faisant mention du taux de létalité dans la population contaminée ; les gouvernants eux, du taux de mortalité général, beaucoup plus avantageux pour la sphère statisticienne. C'est de bonne guerre.
Tout se mêle, s'interpénètre. Frontière devenue poreuse entre animaux domestiques et sauvages, ceux-ci peu à peu chassés de leurs aires de vie, braconnés, etc, par le plus grand des prédateurs, l'homme. Le serpent se mord la queue. La science pour le moment montre son impuissance. Prévenir au lieu de guérir, on n'y coupe pas. On m'objectera donc que le masque est la meilleure des préventions, exact, une fois que le mal est fait et sachant que le ridicule ne tue pas. C'est déjà ça ! Tout près de moi, une guêpe piégée contre la vitre croit toucher le dehors, baigné d'ombres bleues. De même nous croyons ces temps-ci toucher le dehors ; ce ne sont que des taches étoilées sur le sol, reflets de la nuit passée.
Daniel Martinez
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