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Tombeau de ma mère
II
Le temps n’est qu’une fable
Nous échouons tous disait-il sans cesse
aux minutes dégouttant
des venelles de l’enfance
ou des mains des drapiers
le reste à se confondre
aux sueurs de la fleur élue
saisons rites hérités
en palper l'étoffe
Mère des yeux
à même l'écume de mes songes
chante ta bouche apaisée
avec la monotonie des grillons
l'ardeur de la chaux l'été
prend couleur d'eau claire
et virent tes mains dans le puits
pour y ramener l'âme
l'âtre lent
d'une grenade à la peau de soie
sur la margelle
Les buissons continuent de crisser
et la brise se démantèle
entre les toits des granges
je suis là où tu n’es plus
que fins gravats tremblés
un brouillard de violettes
logent dans ton front
l'antique traversée
Daniel Martinez
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