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PAR TEMPS DE PIERRES
Plissement, ploiement des pierres
et du silence,
le jour sous le bras
et bientôt
pendu dans le vent qui claque,
un mouvement
ininterrompu de reprise,
l'ordre
aigu de la brisure,
la lumière
perce la nuit, la réduit à rien,
pépites
ordinaires du songe.
Roulement
et la vague qui m'emporte
dans la chaleur
soufflée en excroissance rocheuse
des ammonites,
le lagon palpite comme un creux
de chair
céleste qui tanguerait depuis toujours,
il s'abat
vivement et se rétracte.
La terre en proie aux aveux,
elle expire
des mots ou des espèces,
elle anime
la droiture de ses arbres,
elle tord,
elle rince, elle martyrise
comme la dernière
des lavandières qui crache
rudement
dans ses mains.
L'enfant qui va hurlant de dépit,
celui, le même,
qui en silence écoute craquer
les terres
et rêve avec patience au réveil
des grands sauriens
enfouis là dans les entrailles
vivantes
de qui les a jadis bercés.
Je tends le jour comme une peau,
elle s'offre
au regard qui succombe,
la vie reprend vite,
elle monte
déjà sur la tige trémière oscillant
doucement
dans le vent qui susurre mille promesses.
Yves Peyré
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