"Amandiers" de Lorand Gaspar, éd. Pierre-Alain Pingoud, 21 juin 1996, 48 pages, 80 F
04/01/2021
Toi soleil coureur essoufflé
couché bouche à bouche sur les eaux
sur la mer ouverte à tous vents
la barque de nos mains dérive
or fumé, brûlé des visages
dans la pénombre des années
gardant au-dedans ses lueurs -
musique
nos doigts raclent
des cordes invisibles
dans la lumière dissoute
chaude étoffe arrachée
à l'hiver -
* * *
toujours cet écho
sa source illisible
où erre avant l'aube
pieds nus le jasmin
tu nages encore et c'est nuit
tu nages dans la nuit qui a toujours été
et ton corps a percé l'eau glauque
qui sent l'empois et la levure.
Et la chair rame dans la chair
les mains torturent et les mains tuent
elles griffent à clair les ténèbres
et retournent à l'obscur.
Lorand Gaspar
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