La Dernière Vague, Pascal Ulrich / Yves Leclair in Diérèse 54
16/01/2021
Pascal Ulrich, dessin aux feutres, 2000
*
Porte dans le noir
la couleur se déchire au fond du temps
qui n’est plus dans la masse d’ombre du
quotidien de l’énorme normal trop
près de nous mais le rêve reprend nous
avions cru que c’était l’éveil la lune
le trou de la lucarne dans le toit
dormeur éveillé la cape des rêves
enlevée le manteau des nuées qui passent
dans le ciel immense fleuve à l’envers
mais on ne sait si l’on est dans la nuit
si c’est une aube la fin d’un jour d’une
époque ou bien d’une autre le ravin
des choses qui se ruent dans le torrent
de boue le gouffre d’ombre où les pieds nus
glissent dans l’herbe de la belle Isis
on ne sait si c’est l’offrande dans l’âtre
d’un crépuscule où l’on perçoit penché
là-bas dans sa barque le vieux nocher
sur la levée de la Loire,
revenant de Tours,
en fraude,
un soir de juin 2003.
Yves Leclair
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