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Authentique poète, comme il fut éditeur (de Michaux, Char, Bonnefoy...), voici, paru à la Fée Morgane, un livre dont l'écriture a commencé à Jaipur pour se terminer à Paris, l'été 1985 et dont la dédicataire est une femme, qui n'est pas nommée. Extraits de ce recueil, méditatif, d'une ferveur contenue dans son rayonnement même, les poèmes en prose qui suivent :
Le Wagon d'or
Par les chambres de l’œil, les signes allaient et venaient, visitaient le bol renversé. Derrière eux, semées, les questions : "Quand donc s'enfuiront les spectres ? Pourquoi l'effroi dans le filet ? Peut-on revenir en arrière ?"
Ciel sombre, sept oiseaux blancs, bourgeons diamantés de la foudre. L'air s'engouffre et s'arrête, une lampe s'éteint. "J'aimerais tant que tu sois lent, disait-elle. Épuise-toi. Je vais huiler mon corps entier, pour le prendre, il faudra la nuit." Et tous les nuages attendaient.
Parfois je prononçais la fleur - j'avançais le trident, le tambour, la recherche de ce qui empêche et la terre et le ciel, le miroir des regards, les neuf marques de chance, l'automne, le passage, une apparition : presque tout. Le feu sourdait de la fumée.
Franck André Jamme
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