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Celui qui oublie où conduit le chemin laisse libre le possible et l'inopiné ; il ouvre, s'ouvre, invente, s'invente, se livre aux assauts du vent, aux crues du printemps et aux battements affolés du sang. Il n'aime rien tant que des événements intempestifs surviennent au moment où le monde se complaît dans son reflet, son arrogance et sa médiocrité.
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Si on te convie à parler du mystère, tais-toi, non parce que tu ne sais rien, mais parce que tu sais tant qu'aucune parole n'est prononcée et ne s'impose comme un programme.
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Que sommes-nous nous-mêmes qu'un ferment incessant, un foisonnement en crue, un grouillement d'atomes et de particules que l'on ne peut même distinguer à l’œil nu ?
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Il faut restituer à chacun la certitude d'exister à titre d'exception.
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La vie ne devrait jamais cesser d'être une fiction imprévisible.
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La réalité une et indivisible n'existe pas. Nous en avons chaque fois une vision partielle, une impression fuyante et fragmentaire que nous tentons d'approfondir et que nous rendons plus insondable encore, parvenant à une autre représentation, et à une autre représentation encore, sans jamais la posséder ni la comprendre absolument.
Jean-Pierre Otte
NB: dans la prochaine note, vous pourrez lire ou relire l'éditorial de Jean-Pierre Otte pour la quatre-vingtième livraison de Diérèse.
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