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à Jean-Paul Bota
S'il avance au travers du lacis
de rameaux et de feuilles
qui jonchent le sol dessous l'eucalyptus
c'est porté par la bouche du vent
où l'arabesque tisse
la première ligne la dernière
sinuant tel un fil d'Ariane
entre les effluves
dans la croisée des âges.
Où la loque des chemins s'efface
l'ambre de son corps éclot
en résonance avec l'intime
respiration d'un lieu
devenu son histoire toute entière
Scorpion s'avance fier
pinces hautes
elles prolongent de leur flamme
son image reprise
dans la chambre aux miroirs
ornée de roches
griffée par les stridulations
des grillons sauvages.
L'épiderme de la terre
que les saisons survolent
ici et là laisse croître
librement figuiers et pins
sous l'invisible
brise des atomes
soumise au plus tendre équilibre
entre vivre et mourir.
Lui insoucieux danse à sa mesure
les pattes déliées
et se recrée d'autres cieux
le jour est de velours
il importe à présent de se nourrir
de la trace ailée
d'une mouche ingérée
au faîte de ses envies.
Là encore il frôle
quelques éclats de poterie
de ses peignes évente le sens
du nombre indicible
des grains de sable
qui peuplent le monde
et drainent l'amer
depuis la nuit des temps
l'horizon reste sans rives.
Voyageur du silence
il va s'en revient
pour mieux se mêler
au bleu glacé du plein été.
Daniel Martinez
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