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1.
Sous la fuite des pages
le chemin parcouru
et le sentiment d'une vie
comme enlevée au paysage
leurres des voix
dont l’écho assourdi
éveille le grain des blés
mais rien encore pour dire
la fibre d'un corps second
la cendre d'une vision
au fil perdu d’une histoire
on entendrait presque respirer
les ramilles poudreuses
la plante d'Artémis et le séneçon
entre les gris et les bleus de l'espace
qui là-haut
invitent au ravissement
la conscience
en ses desseins
* * *
2.
Venise au crépuscule
dans le tremblé de vieux périples
telle une langue d’éther
où libres glisseraient
tes bas bleus
au désir veilleur d’un jour
sous les pontons de bois
sans la minéralité
de la matière
Frotté de doutes
au sein du Tout
venez à moi passantes, venez couleurs
sèves d’émeraude risées d’iris
graver vos larmes
sur le baguier sonore
faites neiger en moi
tout un sari d’étoiles
devant le carafon de vin
la rose est Une
comme la langue en jeu
suit sa mesure malgré les maux
sans fin se recompose
Venise où toutes formes chuchotent
devant chaque porte
leur écume
figée à même les reflets
de la nouvelle lune
où l’eau chansonne
mezza voce
le secret de la Figure
Daniel Martinez
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