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Tout l'ailleurs immobile et témoin
de la ruine qui travaille activement
les murs le garde-corps au front de la mémoire
tout ici gardé par les présences découpées
sur le papier noir de la nuit
sur le derme céleste avec ses astres
coquillages sans âge
aspirés par l'inconnu
par la lymphe lactéeuse
les remous lointains
écoute et regarde
les mots ne seraient-ils mirage
au cœur du non-lieu
dans le profond silence
où se déploient les filaments
de la raisonnable irrationalité
où s'étoile le lierre tiaré de ses fruits
à même la langue
en chacun de ses signes
C'est l'heure où le visage de la rue
expulse doucement
le corps des pierres de la façade
comme l'air en un souffle
dérobe à l'éternité
ce que nous sommes
pour ce que nous serons
Daniel Martinez
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