La disparition de la civilisation maya
18/04/2017
Il y a environ 3000 ans est née en Amérique centrale une très brillante civilisation, celle des Mayas. Elle connut un grand rayonnement lors de la période dite "classique", entre 250 et 900 après J.-C., avant de disparaître en un siècle, sans que l'on en connaisse exactement les raisons.
Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer la fin brutale de ceux qu'un anthropologue a appelés les "Grecs du Nouveau Monde" : dégradation de l'environnement, épuisement des sols, modification du climat, contestation du pouvoir politique, guerres intestines. Des travaux, publiés dans le magazine scientifique Nature par trois chercheurs américains, apportent un argument de poids au scénario climatique.
David Hodell, Jason Curtis et Mark Brenner, à Gainesville (Floride) ont découvert, en effet, qu'une sécheresse prolongée est advenue entre l'an 800 et l'an 1000, au moment où débutait le déclin maya. Partant de l'hypothèse qu'une sécheresse provoque une évaporation importante qui, à son tour, se traduit, dans les sédiments, par une variation de la composition isotopique de l'oxygène et une augmentation de la proportion de gypse par rapport à la calcite, les trois hommes ont analysé une "carotte" de 4,9 mètres de profondeur prélevée dans les sédiments du lac Chichancanab ("petite mer" en maya), au centre de la péninsule du Yucatan, au Mexique.
Ils ont pu constater que, au cours des 8000 ans représentés sur cette carotte (de 6000 ans avant J.-C. à nos jours), le climat de la région était resté relativement stable et humide pendant 4000 ans, pour s'infléchir vers 1000 ans avant notre ère, et devenir franchement sec pendant deux siècles, à partir de 800 après J.-C.
Or cette sécheresse a dû avoir des conséquences catastrophiques pour les Mayas, qui pratiquaient l'agriculture intensive, en plus de l'agriculture sur brûlis. Leur savoir-faire dans ce domaine, leur capacité à faire des cultures en terrasses, drainer des marais et creuser des canaux d'irrigation leur a donc permis d'assurer l'approvisionnement des populations importantes de leurs villes, très peuplées à la fin de la période classique. Dès lors, le manque d'eau n'a pu que rompre gravement ce fragile équilibre.
C. G.
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