Arthur Bispo do Rosario (1911-1989), le plus doué des représentants de l'Art vierge
16/04/2017
Arthur Bispo do Rosario pourrait être rattaché à ce courant que l'on appelle faute de mieux "L'Art vierge". Loin de la Collection de l'Art Brut de Lausanne (Suisse), de la Maison du facteur Cheval à Hauterives (Drôme) ou des collections de l'Art en Marche réunies par Luis Marcel à Lapalisse (Allier) et, à nouveau, à Hauterives, on voyagera aujourd'hui jusqu'au Musée des Images de l'inconscient au sein du Centre national psychiatrique Pedro II de Sao Paulo (Brésil) où apparut l'arte virgem.
Parmi les artistes qui sont issus des asiles brésiliens, un des plus remarquables est Arthur Bispo do Rosario. Né dans l'Etat de Sergipe, Bispo commença à avoir des visions en 1938 à Rio de Janeiro, où il vivait. Il fut interné l'année suivante dans la colonie Juliano Moreira du quartier de Jacarepagua et devait y demeurer en régime semi-ouvert pendant plus de cinquante ans, jusqu'à la fin de sa vie.
Il déclarait avoir reçu la mission divine d'ordonner le monde, tâche dont il s'acquittait en produisant des objets avec les matériaux du quotidien qui étaient à sa disposition dans l'asile. Sorte d'avant-gardiste malgré lui, il a réalisé des œuvres en usant de procédés actuellement en vogue dans l'art brésilien : la dénomination écrite ou brodée et la juxtaposition en série d'éléments similaires.
Dans une de ses œuvres les plus belles, Le Manteau de la présentation (O Manto da Apresentaçao), Bispo, dans une langue prophétique, a brodé ces lignes : "Le 22 décembre 1938 à minuit, en compagnie de sept anges dans les nuées spéciales en forme de tapis, les anges m'ont laissé muré dans la maison du fond, 301 rue saint Clément à Botafogo, entre les rues des palmiers et de l'église." Bispo croyait que, au jour du Jugement dernier, vêtu de son manteau, il serait conduit au Ciel.
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