John Keats (1795-1821), traduit par Jean Rousselot
14/04/2017
When I have fears I may cease to be
Before my pen has glean'd my teeming brain,
Before high-piled books, in charactery,
Hold like rich garners the full ripen'd grain ;
When I behold, upon the night's starr'd face,
Huge cloudy symbols of a hight romance,
And think that I may never live to trace
Their shadows, with the magic hand of chance ;
And when I feel, fair creature of an hour,
That I shall never look upon thee more,
Never have relish in the feary power
Of unreflecting love ; - then on the shore
Of the wide world I stand alone, and think
Till love and fame to nothingness do sink.
John Keats
Quand j'ai peur de cesser d'être avant que ma plume
N'ait extrait tout le grain de mon cerveau fécond
Avant que ne s'amasse en maints et beaux volumes
Tels d'opulents greniers la parfaite moisson,
Quand je contemple au front étoilé de la nuit
Les symboles brumeux d'un céleste poème
Et songe que la vie peut-être m'aura fui
sans qu'inspiré j'aie su tracer leurs ombres même
Et quand me vient l'idée, éphémère beauté,
Que jamais plus je ne pourrai te regarder
Ni jamais savourer le don d'amour sublime,
Alors sur le rivage du monde sans fin
Je reste solitaire à méditer au point
Que jusques au néant Gloire et Amour s'abîment.
adaptation de Jean Rousselot
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