"Le Cantuaire", d'André Devynck
27/07/2017
Pour vous familiariser (un peu) avec l’œuvre plutôt confidentielle d'André Devynck : deux poèmes extraits du Cantuaire (éd. La Corde, 1965) :
Chant du veld flamand
Dans le roux le sauvage l'inarticulé
dans le ventre promis aux dérives du vent
saccagé de socs bleus
lissé d'astres
dans la tour de l'aubier
les soutes de l'automne
dans le roux le sauvage l'inarticulé
montent
les enfants du monde
les sèves les îles blondes
Célèbes de chair
les taupes aux doigts de femme
l'écume des blés en flamme
les chevaux des rues profondes
tatoués de lunes rondes
et d'éclairs...
O fumeuse montée d'ailes et de désirs
vers quoi
vers quoi ?
* *
Sable et sel
Quand serons nus et profonds
têtes folles galets ronds
écueils
à la porte où nos doigts s'usent -
Un signe noir
sur le seuil.
Le temps ruse et nous confond
haute écluse.
Sable et sel
silence
seul.
Quel cri
quelle vague de fond
ô juge
nous rejettera ?
Liberté
le vent
l'écume.
Au ciel, étoiles posthumes.
André Devynck
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