Andrea del Sarto (1486-1531)
27/07/2017
Cet artiste de renom, grand représentant du classicisme florentin de la haute Renaissance, a été le maître de Rosso et de Pontormo.
Dans ses fresques et ses peintures, Andrea del Sarto soigne tout particulièrement l'esthétique masculine [Vie de saint Philippe Benizzi (1510), Vie de saint Jean-Baptiste (1512-1526)], quand bien même les visages semblent parfois teintés d'inquiétude. Et les femmes [Madone aux harpies, Offices, Florence ; Portrait de femme, Offices ; Portrait de Lucrezia del Fede, femme du peintre, Prado, Madrid...] y sont le plus souvent mûres, maternelles et bien plus naturelles que celles de Raphaël. C'est qu'il existe un type que l'on pourrait dire "sartesque", au front très haut, aux yeux noirs, au visage large, aux lèvres épaisses, au menton parfois fendu d'une fossette...
Autant de personnages d'une même tribu qui - rassemblés sous la cloche d'un espace saturé de volumes moelleux et troué de zones d'ombre ouvrant leurs secrets au milieu du tableau - incarnent une présence onirique bien plus qu'idéale, qu'ils soient austères ou hilares.
Quant aux enfants, ils se meuvent au ralenti dans ces espaces fermés, brandissant leurs doigts d'un air distant et majestueux, ou criant dans la nuit leur joie ou leur stupeur. Sous cet éclairage spectral qui leur dessine des cavités noires à la place des yeux, ils ne rient pas quand ils rient, c'est leur âme riante qui, secrètement, dirige de loin l'action solennelle à laquelle leurs corps participent.
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