Bestiaire I : Réserve du Sanglier
25/07/2015
Si bref l'instant où ont surgi
traversant le chemin forestier
la compagnie de sangliers
roux ludions dans l'aube bouleversée
De leurs mirettes infimes
écoutes dressées
visibles les toupets de leur queue
audible le petit trot des sabots
bientôt évanoui en lisière des feuillus
avec pour témoins çà et là
des mottes de terre répandues
Plus loin ce sont eux qui soufflent
et grognent prospectant la nourriture
vermillant du groin
à la surface des choses
les grès recourbés vers le ciel
frottés aux canines inférieures
L'Œuf astral immobile
dévoile les fourrures d'un brun luisant
des bogues de châtaignes nues où puisent
quelques marcassins en quête
parures d'un conte ancien
on les perçoit au cœur du sablier
comme médusés
avec à l'échine aux épaules
aux flancs mêmes l'armure
qui les caparaçonne
dans l'infini forestier
s'étoilent les cieux végétaux
Et les fûts même dans une insensible ronde
se dressent face aux étendues
laissant errer les craintes
de vieux mâles solitaires
dont la hure dit assez
qu'ils craignent tout de l'homme
avec juste raison
Daniel Martinez
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