Un poème de Claude-Michel Cluny (1930-2015)
29/01/2016
En hommage à ce grand nom de la Poésie, Claude-Michel Cluny, qui nous a quittés le 11 janvier de l'année passée :
Tombeaux étrusques
I
Suis-je cendre déjà ou seulement
(y suffit un souffle de vent sur les collines)
dessous la sombre flamme des cyprès,
place où joue l'insectueux irrespect.
Scarabée architecte des restes opimes*
(traces d'une pensée, douleur regrets
sans regards) qui nettoie le coeur de l'ombre,
fasse que, détestable, ma présence s'abîme.
Tu orneras vivant joyau d'or ou de bronze
lent comme l'Egypte, d'un lustre secret
mon espèce détruite - par très juste décret -
enfin détissé le voile des songes
l'apparence rendue aux éléments parfaits.
Claude-Michel
Cluny
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*Au figuré, adj. initialement féminin pluriel, de l'expression "dépouilles opimes" : belles dépouilles, belle acquisition...
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