Enluminures VIII
27/09/2015
La tête en arrière, le coeur criblé de ces poussières de légendes semblables au champ de phosphènes qui, visités par le Soleil, dans le lit de la rivière s'inscrivent, dans un éternel suspens. Touchés par une vague d'ombre soudain, la figure s'éloigne et la voix passe : quand l'écarlate du vitrail perce le gui des peupliers, l'oreille, parée des syllabes longues de l'espace mesure les vapeurs crépusculaires.
Sous elles roule la surface, se dessinent des pensées hors de la pensée, avec la singulière agilité qu'ont les araignées d'eau à effleurer l'élément, donnant le change à notre vigilance. Pour protéger de quelque manière l'univers muet où la conscience se dissout, se mêle à mesure aux mouvantes frondaisons, aux fibres, herbes sauvages, à d'anciens paysages ininterrompus, abandonnés aux délices des pleins, vides et déliés.
La misère et la beauté. Au pied du mur qu'il convient à présent de franchir, de plain pied avec le monde environnant, l'exaltation soudaine d'un essaim de passereaux, désassemblés d'un vaste épi. Quand tournent les sens, pour forcer le vide calme du jour, livré au domaine des nombres et des reflets.
Daniel Martinez
Les commentaires sont fermés.