"Les amours", de Dominique Pagnier, éditions Gallimard, 107 pages
27/09/2015
Après les courts récits, baroques et vagabonds des Filles de l'air (éditions Le Dilettante) - où une entorse, sur L'Alserstrass à Vienne, ou un survol de Tübingen en dirigeable, font songer à Canetti, Doderer ou Hölderlin - Dominique Pagnier revient, avec son quatrième recueil, à sa forme favorite, le poème en prose. Comme les Vies simultanées et la Faveur de l'obscurité, les Amours évoquent les soirs de province, "les jours ; leur brièveté".
Eglises en brique, fermes lointaines, où pend, dans la cuisine, un abat-jour émaillé : c'est, sous les tilleuls, la vie humble, simple, avec les "bruits d'outils qu'on range", les filles qui grandissent trop vite dans les pensions, le mort dont on fait la dernière toilette, où l'enfant endormi que sa mère craint d'éveiller "en l'embrassant avec la pluie sur ses joues".
Monique Pétillon
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