Diérèse 73 : Jean Bensimon, avec "Ce que fut ma vie"
19/04/2018
"Je songeais à ce que fut ma vie en marchant de long en large dans la pièce du palais où je travaille. Quand, d’une fenêtre, j’aperçus un homme à cheval qui entrait lentement dans la cour pavée. Hirsute, la barbe broussailleuse, le visage émacié, barré d’une cicatrice, couvert de boutons et de griffures, les yeux hagards, ses mains pendaient sur la bride plus qu’elles ne la tenaient. Il semblait épuisé. Et la monture ne valait guère mieux. Une certaine lourdeur caractérisait sa démarche. Des naseaux coulait une bave blanchâtre, un pansement sommaire recouvrait une plaie au flanc droit mouillé par la transpiration. Ce n’était plus un cheval mais un fantôme de cheval. Combien les six cavaliers de l’escorte semblaient en comparaison frais et alertes ! Deux d’entre eux mirent pied à terre pour aider l’homme à descendre. Ils le tenaient fermement sous les aisselles et par la taille..."
Jean Bensimon
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