Diérèse 73 : Muriel Carminati, avec "L'Oiseau de Sibérie"
19/04/2018
"La nuit allait tomber. La lumière dorée semblait prête à enflammer les troncs des bouleaux, blancs et droits comme des bougies d’église. Il fallait se dépêcher. Encore deux ou trois à abattre et la norme serait à peu près respectée pour cette fois.
Le dernier arbre chancela lentement et s’effondra dans un grand soupir d’aise. Comme soulagé de n’avoir pas à endurer le prochain hiver.
On reviendrait demain pour débiter. L’homme donna quelques coups de pied dans le bois et esquissa un rictus. Pas trop friable. Tant mieux. De toute façon, on n’avait pas le choix. On devait prendre ce qu’il y avait. Il fit le tour de l’arbre fraîchement abattu comme pour se persuader qu’il était bien mort.
Il allait donner le signal du départ lorsqu’il aperçut dans le feuillage brisé comme une casquette à l’envers..."
Muriel Carminati
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