Les Elégies de Richard Rognet, un fidèle de Diérèse
25/05/2019
C'est la première des neuf élégies, manuscrite, que je vous donne à (re)lire ici-même, ensemble inédit avant sa publication par la B.M.I. d’Épinal, en mars 2013. Alors que les élégies d'un Jude Stéfan sont plutôt "sèches", celles de Richard Rognet sont lyriques (comme je les aime, en mon for). L'ensemble desdites Élégies seront reprises in Élégies pour le temps de vivre suivi de Dans les méandres des saisons chez Poésie/Gallimard (Poche, le 13 nov. 2015). Ajoutons que les deux auteurs cité ont publié à plusieurs reprises dans Diérèse, pour mon plus grand plaisir. Amitiés partagées, Daniel Martinez.
On a beau chercher, sous la neige récemment
tombée, les traces du dernier été, on ne touche
que le noir terrible des taupinières désertées,
on est orphelin des journées dont la lumière
grisait les oiseaux et les fleurs, et surtout
de ces hautes transparences qui filent parmi
les branches et qui ressemblent tant aux cris
poignants des souvenirs. On cherche sous la
neige, on ne cesse pas de chercher quelque
chose qui sauverait la maison des interminables
regrets qui rampent, avec les heures vides,
sur les objets où le père, où la mère, ont
laissé leurs empreintes et cette espèce de
mystère qui n'en finit pas de nous foudroyer.
Richard Rognet
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